Ascension du Cotiella (2.912m) en boucle par les vallons de Ribereta et Lavasar

 Itinéraire en boucle depuis le refuge de Lavasar avec bivouac au sommet du Cotiella (2.912m).

  • Déniv: +1520m – (5h15+4h00)= 9h15 – 17 km Niv: Montagnard
  • Date: le 20.07.2023 – Aragon (Espagne) – Départ: Parking refuge de Lavasar (1920m) 13km de piste payante (6€)

Bien que ce sommet culminant à 2912m d’altitude ne dépasse pas les 3.000m, l’isolement relatif du massif le fait apparaître comme un massif calcaire imposant d’une beauté incroyable avec une vue à 360° très étendue sur de nombreux sommets à plus de 3000m. Son ascension n’est pas classique, ce sommet est réputé par sa rudesse, une course peu fréquentée, ne s’y hasardent que les montagnards à la recherche d’une montagne secrète et préservée, conscients de la topographie d’un terrain difficile constitué de pierres instables, dolines et lapiaz sur les 80% de l’itinéraire, le tout sans pouvoir se ravitailler en eau.

Rochers omniprésents sous toutes ses formes: éboulis, blocs instables et lapiaz, il vaut mieux avoir le pied montagnard pour ne pas se faire une entorse et pouvoir apprécier à sa juste valeur cette belle et splendide boucle où les paysages merveilleux se succèdent les uns après les autres, jusqu’au sommet du Cotiella !

Depuis mes débuts en montagne, chaque fois que je faisais une randonnée sur la frontière espagnole et que mon regard se portait vers ce massif de Cotiella, j’y regardais avec autant d’envie et de curiosité, une montagne orgueilleuse qui paraissait aride dont l’aspect m’intriguait tant, que je pouvais à peine résister au désir d’y monter un jour, c’était devenu une idée fixe, seulement comment s’y rendre ou même s’en approcher ? L’année 2023 aura été la bonne avec en bonus, un joli bivouac au sommet de la cime pour profiter encore un peu plus de ce joyau Aragonais. Françoise et moi, n’avons pas assez de mots pour vous décrire la beauté de cette ascension, un festival de superlatifs !

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Difficultés:

  • L’accès au parking est payant (6€), compter 45 minutes pour faire les 13km de piste, il n’y a que les 2 derniers kilomètres où il faut faire attention pour ceux qui montent avec une voiture à garde au sol basse. Suivre la piste qui monte à l’Ibon Basa la Mora en laissant à droite les 2 intersections de San Miguel après 2km et Santa Isabel après 3,4km depuis la borne de péage.
  • L’orientation n’est pas très difficile par beau temps, il y a des cairns disposés tout le long du parcours, par contre l’itinéraire peut s’avérer très délicat et dangereux en cas de mauvais temps.
  • Un terrain pas du tout roulant où il est préférable d’avoir de bonnes chevilles et un pied montagnard qui aime les cailloux sous toutes ses formes: Pierriers instables, dolines et lapiaz sur 80% de l’itinéraire.
  • Être en très bonne condition physique et prendre au minimum 3 lites d’eau pour la journée et même voir plus !
La suite du Topo . . . . . . . . . .

Départ depuis le parking du refuge de Lavasar (1920m) Refuge non gardé très propre en juillet 2023, couchage 6 places. Course réalisée avec Françoise sur 2 jours avec bivouac au sommet du Cotiella (Poids de nos sacs: 13 et 15kg dont 3 litres 1/2 d’eau).

Départ: 14h10 (arrivée au sommet du Cotiella à 20h00)

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Juste après le refuge, suivre le sentier du GR15 qui descend au lac (Sud-S.E). Après 8 minutes de marche, le chemin coupe le barranco del Ibón qui descend du lac, c’est ici que vous pourrez éventuellement remplir vos gourdes pour les 10h de marche (si vous ne l’avez pas déjà fait).

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25 minutes depuis le départ:

L’arrivée à l’Ibon de Plan ou Basa de la Mora (1.910m).

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Contourner le lac par sa gauche et poursuivre en direction du Sud.

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A partir d’ici, changement total d’ambiance avec un terrain très aride et lunaire !

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La vue sur le lac derrière nous.

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Un couloir rocailleux, austère à première vue, permet de franchir les falaises.

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L’ascension n’est pas très compliquée en suivant le couloir et les quelques cairns, mais c’est bien pentu !

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Remonter le couloir jusqu’à deux gros rochers,

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avec un petit pas de niveau: III sur 2m.

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1h15 depuis le départ:

On trouve juste au-dessus du couloir au niveau du cairn (2120m), une vire sur la gauche qu’il faut emprunter.

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Cette vire, suivie d’une petite montée,

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vous mène au début du vallon herbeux, puis dans les éboulis jusqu’au col de la Ribereta.

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La belle vue sur le lac de Plan ou Basa de la Mora.

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Ces strates du versant Ouest du Pic de la Ribereta sont magnifiques !

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Des beaux edelweiss dans cette petite partie herbeuse juste avant la pierraille.

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1h30 depuis le départ:

L’entrée du vallon de la Ribereta (2150m), un vallon austère avec des gros blocs et des cailloux instables !

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Nous allons mettre 1h10 pour remonter tout ce vallon pierreux jusqu’à l’altitude 2340m.

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La vue derrière nous sur le vallon de la Ribereta que nous venons de monter.

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De magnifiques strates sur la face Ouest des crêtes de la Ribereta.

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Point clé: 2340m (2h40 depuis le départ)

Deux choix: continuer dans le pierrier Sud-S.E, puis vers le Sud-Ouest jusqu’au col (pas très engageant !),

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ou comme nous l’avons fait,

s’élever à droite vers l’Ouest sur une pente raide en restant à gauche du pierrier qui lui est très pentu !

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Nous nous éloignons du pierrier pour ne pas perdre trop de jus !

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Françoise.

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Quelques passages de niveau II voir II+, rien de bien difficile pour un montagnard.

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L’arrivée au col après 30 minutes d’ascension depuis le bas du couloir.

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3h10 depuis le départ:  Col de la Ribereta (2560m).

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Voir le panorama à 360° depuis le col de la Ribereta:

Première pause de 10 minutes pour Françoise et moi depuis le départ après 3h10 de marche.

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Depuis le col de la Ribereta,

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repérer la sente qui s’élève en traversée dans les éboulis jusqu’au pied de la barre rocheuse (Sud-Ouest).

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Gravir ensuite la barre rocheuse,

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en suivant des vires sans difficulté.

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3h50 depuis le départ (pauses comprises)

On aboutit au col de la pala del Puerto (2600m) avec un panorama splendide derrière nous.

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Le fil de crête qui mène au Pico de Las Bruixas ou Punta de Armeña.

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Depuis le col (2600m),

descendre en direction du Sud en contournant par la droite le versant Sud-Ouest du Pico de Las Bruixas.

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Bien suivre les cairns sur une sente dans la pierraille qui s’efface par moments.

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Le cheminement est un peu chaotique mais sans danger par beau temps.

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Après avoir perdu 200m de dénivelé et être parvenu au fond du vallon, vers 2410m,

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remonter plein Sud une zone de lapiaz en passant plusieurs ressauts rocheux.

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Cairns très utiles pour franchir sans problème cette zone de lapiaz.

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Ça monte rude d’entrée !

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Bien suivre les cairns qui vous feront suivre la sente dans la pierraille à droite du mamelon.

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5h15 depuis le départ (pauses comprises):

Col Sud-Ouest du Cotiella (2705m), appeler également la Colladeta.

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La suite malgré la fatigue avec nos sacs de 13 et 15kg,

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se fait sur une sente bien marquée que l’on remonte par l’arête Sud-Ouest du massif jusqu’au sommet.

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L’arrivée de Françoise au sommet du Cotiella,

avec un petit sourire en coin qui en dit long sur la satisfaction du devoir accompli !

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20h00, sommet du Cotiella (2.912m) 5h50 depuis le départ (pauses comprises).

(compter entre 5h00 et 5h15 de montée et entre 3h45 et 4h pour le retour sans les pauses)

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Françoise et Mariano au sommet du Cotiella (2.912m).

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Visualiser les 5 panoramas de cette course dont 1 annoté:

Panorama extraordinaire depuis la cime avec la vue sur l’Aneto (3404m),

le Perdiguère (3222m), la Munia (3133m), le Pic Long (3192m) et le Mont Perdu (3355m) pour ne citer qu’eux !

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Je n’ai pas parlé du vent !

Il y en avait et heureusement car faire cette ascension par une forte chaleur aurait été épuisant !

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Un vent avec des rafales entre 20 et 35 km/h a soufflé durant toute la nuit !

Heureusement que l’abri à bivouac nous a protégé un peu (il y en a 2 autres mais trop petit pour installer une tente).

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Ceux qui veulent voir les photos au format HD du bivouac, cliquez sur le coucher de soleil:

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Le coucher de soleil vers 21h30.

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La voie lactée depuis Cotiella aux alentours de 3h30 du matin.

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L’aube avec une multitude de 3.000 à l’horizon !

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Les premières lueurs du soleil sur la Montañesa, les Sestrales et le Castillo Mayor.

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Le retour . . . . . . .

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Retour par le vallon de l’Avasar.

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Revenir par le même itinéraire jusqu’au col de la Pala del Puerto,

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puis au col de la Ribereta.

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Nous n’avons rencontré personne depuis le lac de la Basa de la Mora, jusqu’au retour à la voiture,

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sauf ces brebis qui étaient nombreuses et manifestement pas habituées à voir du monde dans ce secteur sauvage et désertique.

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Elles doivent certainement s’hydrater en eau dans le Barranco del Acitolar ou du Río Irués qui se trouve plus à l’Ouest.

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La remontée au col Pala del Puerto.

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Pala del Puerto (2600m) 1h40 depuis Cotiella.

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Revenir au col de la Ribereta par les vires,

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et la sente dans le pierrier.

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Françoise qui adore le monde minéral, a été comblée au-delà de ses espérances !

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Il n’est pas nécessaire de rejoindre le col de la Ribereta, vous pouvez comme nous l’avons fait,

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rejoindre directement le vallon de l’Avasar en restant légèrement à gauche du col (plein Nord).

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Encore des cailloux, ceux qui n’aiment pas les pierriers, cette sortie n’est pas pour vous !

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La descente dans le vallon de l’Avasar avec devant nous,

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la très belle et élégante Aiguille de l’Avasar (2484m).

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La Guardia Civil nous surveille !

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On a l’impression que cette aiguille ne se trouve jamais très loin de nous,

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il nous faudra pourtant, marcher 45 minutes pour nous retrouver au pied de l’aiguille !

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3h00 depuis le départ de Cotiella:

L’arrivée au col vers 2400m d’altitude, au pied de l’Agujas de Lavasar ou Puntons del Ibonet (2484m).

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Nous retrouvons une sente qui descend dans le fond du vallon.

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La pente s’adoucit ensuite avec toujours un très beau paysage devant nous.

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Les cailloux laissent place à la verdure, enfin !

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Mais pas pour trop longtemps !

Nous retrouvons nos amis les cailloux jusqu’à la jonction de la piste.

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Vers 2010m, nous rejoignons une ancienne piste abandonnée qu’il faut prendre à droite (Nord),

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puis Nord-Est jusqu’à la route de Lavasar

avec comme toile de fond devant nous: les Posets (3369m) et le Bachimaña (3177m).

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Panorama vers le Mont Perdu (3355m).

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Nous retrouvons la piste qui rejoint le parking en 5 minutes.

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Que dire ? Quelle belle bambée ! je dirais même plus, quelle Bavante !

Mais incroyablement beau.

Encore une sortie qui restera à jamais gravée dans ma mémoire et à celle de Françoise, je n’en doute pas !

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Pour ceux qui ont aimé cette sortie et qu’ils veulent la prolonger, voir les liens ci-dessous:

13 réponses
  1. Xanou
    Xanou dit :

    Superbe, je l’avais dans mes projets et ça accentue mon envie d’y progresser 👌 merci pour ce moment de partage 🙏 magnifique photos, magnifique Montagne 🙏

    Répondre
  2. Françoise
    Françoise dit :

    Bonjour Mariano,
    Depuis 3 ans je rêve de faire cette randonnée car je suis déjà allée dans ce massif et j’ai été enthousiasmée! J’adore les cailloux!!!
    Mais je n’ai pas encore eu le courage d’affronter le Cotiella qui me fascine! Le topo confirme mes doutes à arriver jusqu’au bout en partant de Lavasar. Est ce que l’accès par Revilla ou Barbaruens est moins exigeant? Un message d’Olivier du 25 juillet dernier me le laisse supposer mais peut être que je me trompe?
    En tout cas merci pour ce merveilleux périple et les splendides photos!

    Répondre
  3. Christophe D.
    Christophe D. dit :

    Bonsoir Mariano,
    Quel magnifique topo ! quelle superbe boucle ! mais que de caillasse !!
    Chapeau bas à tous les deux !
    Les cailloux ne nous déplaisent pas mais là ça frise d’indigestion.
    Surtout clairement pas notre niveau mais un plaisir immense d’avoir pu suivre votre périple par ses magnifiques photos.
    Bravo et merci

    Répondre
  4. Olivier
    Olivier dit :

    Bonjour Mariano, toutes mes félicitations pour cette course et j’en sais quelque chose !!! J’ai eu la grande chance de gravir 3 fois le Cotiella qui est pour moi la plus belle montagne de toute la chaîne !!! Mieux que l’Aneto, les Posets ou le Perdido. Quelle vue là-haut !!! De la sierra de Cadí à la Collarada !!! Au départ de Plan sur 2 jours avec un bivouac à la Basa de la Mora, au départ de Revilla à la journée et au départ de Barbaruens via Armeña aussi à la journée. Que de souvenirs ! À lire aussi Russell dans les souvenirs d’un montagnard où il évoque ses péripéties dans cet extraordinaire massif… Au plaisir. Amitiés montagnardes. Olivier.

    Répondre
    • Françoise
      Françoise dit :

      Bonjour Olivier,
      Comme je l’ai dit dans mon commentaire, je rêve d’aller au Cotiella depuis 3 ans, mais je doute de mes capacités à prendre l’itinéraire par Lavasar car je n’ai pas très envie de bivouaquer au sommet à cause du poids du sac.
      Est ce que les accès par Revilla ou Barbaruens sont moins exigeants? Pourriez vous me donner des infos.
      Merci pour votre réponse.
      Françoise

      Répondre
      • Dinosaure
        Dinosaure dit :

        Bonjour
        J’ai eu moi aussi la chance de visiter le Cotiella et son massif envoutant ! Par rapport à ce qui a été écrit par Olivier.
        Montée par Plan sur 2 jours OK. Montée par Barbaruens en 1 jour OK. Je suis par contre étonné de voir Revilla ! Le revilla que je connais est en face de Escuain à environ 20 km à vol d’oiseau et avec la vallée du rio Cinca entre…AR dans la journée me semble une performance et je suis curieux de l’itinéraire. Je pense que c’était Saravillo qui était prévu de mentionner car c’est la troisième porte d’entrée « normale ». Pour barbaruens la piste monte jusqu’à un parking à 1400 m et quelques…vouloir la continuer jusqu’au bout pour gagner des mètres…une loterie..pas de parking au bout…au max du max 3 voitures…Pour « Saravillo » la piste monte jusqu’au collado de santa isabel à 1535 m. Si l’on en croit camptocamp…mais c’est visible par satellite la piste monte encore jusque vers 1800 m…mais en 4X4…cet itinéraire nécessite une bonne visibilité pour ne pas se perdre…En fait à la journée on a trois itinéraires de denivellée équivalente en partant des parkings « normaux ». Celui de MARIANO est le plus efficient en terme de dénivellée et de beauté des paysages parcourus, avec en prime une petite boucle..
        Dinosaure

        Répondre
  5. Fanfan
    Fanfan dit :

    Sortie hallucinante sous bien des aspects. Ne surtout pas négliger l’EAU car même au refuge de départ pas de point d’approvisionnement. Les distances et le dénivelé sont intensifiés par la difficulté technique de certains pierriers.
    Les forces telluriques nous écrasent lors des remontées/descentes des vallons de Ribereta et Lavasar : c’est époustouflant de beauté.
    Merci pour ce remarquable topo, et plus encore de m’avoir permis de découvrir ce massif à tes côtés.

    Répondre
  6. Serge
    Serge dit :

    Bonjour Mariano
    Epoustouflants paysages, panoramas splendides, rando inoubliable pour vous deux ! Mieux vaut être en forme ou extraterrestre 😉 comme Françoise !!
    Bravo à vous deux !
    Amitiés
    Serge

    Répondre
  7. lionel
    lionel dit :

    Tout simplement hallucinant ces paysages.
    Du caillou encore et toujours.
    Par certains aspects, cela me fait penser à des paysages de caldeira comme à la Réunion.
    Magnifique
    Merci

    Répondre

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